lundi 16 juillet 2007

PARTS & LABOR

Parts & Labor est un trio qui vient de Brooklyn et qui délivre une musique hybride, un mélange savant de punk-rock mélodique et d'électronique bruitiste. Avec "Mapmaker", ils signent là leur 4e album sur Jagjaguwar.
Utilisant batterie, guitare, basse et surtout claviers sur lequels ils branchent toutes sortes de pédales d'effets, Parts & Labor balance de jolies mélodies cachées sous des nappes de sons distordus, le tout appuyé par un chant mélodique pouvant rappeller parfois Cooper ou encore Dismemberment Plan. Nul doute qu'ils savent pondre des tubes (du moins tel que je l'entends). La preuve avec "Fractured Skies".

http://www.partsandlabor.net

photo par Ben Running

mardi 10 juillet 2007

TELEPATHE

Telepathe est un tout jeune groupe new-yorkais tournant autour de deux jeunes femmes, Busy Ganges and Melissa Lavaudais. Elles commencent à se faire un nom, ayant attiré des membres de !!! et autres Matmos pour signer des remixes sur leur maxi "Sinister Militia".
Mélange de dub, cold wave, rythmes tribaux : leur musique me rappelle fortement les excellents Gang Gang Dance qui partagent le même label, The Social Registry.


MATT ELLIOTT - the Kursk

Un petit clip de Matt Elliot 'THE KURSK' avant sa possible venue au Bistrot de l'Eclusier en Octobre ...

et un autre Live ( The Failing Song)

samedi 7 juillet 2007

ANIMAL COLLECTIVE

Le nouvel album d'Animal Collective "Strawberry Jam" sort en septembre sur Domino...
Et il est bon !

Peacebone


Reverend Green


Chores


Fireworks


Cuckoo cuckoo

jeudi 5 juillet 2007

PRIMAVERA SOUND 2007 (fin)



SAMEDI

3ème et dernier jour de cette édition 2007, le corps commence à accuser le coup et la fatigue se fait sentir...
Aussi commençons doucement la journée par Shannon Wright qui se produit seule dans l'Auditorium.
Entre ce concert en solo et un concert en groupe pas de différence : elle se démène autant sur sa guitare, executant sa petite danse bien à elle (dos tourné au public, le popotin en arrière), la voix toute en contraste, entre violence et tristesse. Elle calme le jeu avec quelques morceaux au piano, simple et touchant.
Le côté positif et ensoleillé entendu sur le dernier album n'est pas franchement au rendez-vous et tant mieux : on aime la Shannon boudeuse !



Retour à l'air libre où le soleil chauffe le crane de Ted Leo entouré de ses Pharmacists.
L'américain balance un set de punkpoprock énergique comme je l'attendais. Les chansons s'enchainent sans temps mort, principalement centrées autour de l'excellent dernier album "Living with the living". Du rock carré à l'ancienne, sans fioritures et sans concessions à la moindre hype actuelle. Le public espagnol encore clairsemé ne s'y trompe pas en dansant sur "La costa brava" morceau qu'il était obligé de jouer ici à Barcelone.



Pendant que les copains vont voir The Long Blondes (pas terrible à ce qu'il parait), je file tout seul voir The Durutti Column soit Vini Reilly un de mes guitaristes préférés.
Pour ceux qui ne le remettent pas, souvenez-vous du film 24 Hour Party People : le groupe qui joue sa musique mélancolique dans l'Hacienda complètement vide, c'est The Durutti Column, un des tout premiers groupes signé sur Factory à la fin des années 70.
Bref le squelettique Vini est ici accompagné par un bassiste qui ne ressemble à rien (le producteur de ses derniers albums) et son fidèle batteur Bruce Mitchell à l'impressionnant jeu jazzy.
Après une brève présentation hilarante pour les initiés ("Bonjour je m'appelle Johnny Marr, heu non John Squire ? Je sais plus, j'ai oublié !" en référence aux guitaristes des Smiths et des Stone Roses bruns comme lui, venant de Manchester comme lui, mais ayant connu la gloire contrairement à lui !), il enchaine les classiques de son répertoire. "Jacqueline", "Sketch for Summer" et autres morceaux apaisés dominés par cette guitare au son si particulier (son clair + chorus + delay + reverb ?) sans virtuosité pompeuse.
Vu des gradins, avec la mer derrière la scène, c'est le moment zen du festival, charmant...



On file vite fait vers les australiens Architecture in Helsinki qui déboulent sur une des deux grandes scènes.

Et là plusieurs petites surprises sont au rendez-vous : déjà ils ne sont plus que 6 au lieu de 8 (exit 2 des 3 filles), ensuite ils ne jouent quasiment que des nouveaux morceaux, et finalement ces morceaux sont dans une veine différente des anciens. Beaucoup moins de cuivres, plus de synthé, plus de percus electroniques, et plus de dance !
Ils ont apparemment découvert Talking Heads ces deux dernières années et le funk blanc s'est insinué dans leur musique sans corrompre l'aspect bricolé et artisanal de l'ensemble.
En résulte une pop sautillante, enjouée et flashy comme leurs fringues. Ca change d'instrument à chaque chanson et ça sourit béatement surtout vers la fin du concert quand l'endroit s'est considérablement rempli. Ils n'ont visiblement jamais joué devant tant de monde !
Renseignements pris, "Places like this" sort cet été, ça tombe bien, on cherchait encore un disque réellement estival.



Changement de décor et de son avec le gros rock instrumental de Pelican qui a déjà bien entamé son set sur la scène ATP.
C'est lourd, énergique et mélodique, les guitaristes ont vraisemblablement progressé depuis leur passage à Poitiers l'année dernière, ce qui n'est pas le cas du batteur qui empêche toujours ce bon groupe de devenir absolument génial...
Mais ça fait quand même du bien, un peu de brutalité après toutes ces caresses !



22h : on retourne rapidement à l'Auditorium voir Matt Elliott et son Orchestra composé d'une batterie, violon, violoncelle, piano, trompette et le sieur Elliott à la guitare, voix et multi effets aux pieds.
Chansons mélancoliques de fermeture de pub, on retrouve bien l'ambiance des récents albums. Enfoncé dans un confortable fauteuil, on se laisse transporter dans cet univers particulier, la pénombre aidant on ferme même les yeux, c'est beau ! Les morceaux montent en crescendo avec Elliott qui n'est pas un grand chanteur mais qui sait décupler les effets en empilant les couches de voix noyées dans la reverb jusqu'au chaos.
Le dernier morceau arrive, il prévient "Un peu de drum'n' bass pour les hip kids". Et c'est parti pour du pur Third Eye Foundation augmenté de "vrais" musiciens.
La rythmique s'affole jusqu'au point de non retour, final noisy à souhait, parfait pour préparer à ce qui suit...
(On me souffle dans l'oreillette que Matt Elliott débarquerait à Niort cet automne ? hmm bueno !)


La bougie est allumée sur le fond de la scène où Sonic Youth a pris place.
Le quartet est ici pour débuter une tournée qui les verra jouer leur classique "Daydream Nation" en intégralité.
"Teenage Riot" en tête, c'est parti pour une heure et demie de pur noise : les furieux "Silver Rocket" et "Cross The Breeze", le classic rock de "Total Trash"... tout s'enchaine très vite.
Lee Ranaldo "On arrive à la face 3. Et la face 3 commence par "Hey Joni" !". Bang c'est reparti !
Certains morceaux n'ont jamais été joués depuis la tournée suivant l'album en 1989. Les 4 quinquagénaires semblent s'amuser comme des fous, notamment lorsque Thurston chausse ses lunettes pour lire ses paroles, Lee se foutant gentiment de sa gueule "C'est bon t'as tes notes ?" et Thurston de répliquer "On a écrit ces morceaux quand on était teenagers dans les années 80, maintenant qu'on a la vingtaine, c'est pas évident !".
Une question me turlupinait : comment vont-ils jouer "Providence" ? Eh bien tel qu'il a été enregistré. Une cassette provenant du répondeur de Thurston mixé à un morceau de piano passé à travers un ampli guitare...
Plus tard, Kim éructe "You've got kissability, you could be a star, you could go far !", mais qu'il est bon cet album ! Surtout en live débarrassé de la production un peu typée 80's...
La Trilogy arrive pour terminer le set avec notamment ce "Eliminator Jr" assassin qui termine l'album et donc le concert.
Après 5 minutes d'ovation, ils reviennent avec un 5e membre qui n'est autre que Mark Ibold, anciennement collaborateur de Kim Gordon dans Free Kitten mais surtout bassiste de Pavement !
Ils joueront 4 ou 5 morceaux de "Rather Ripped" le dernier album en date, Kim, débarrassée de sa basse, en profitant pour danser comme une folle.
On mesure alors la différence entre ces nouveaux morceaux et les anciens : beaucoup plus simples, moins de passages bruitistes, plus pop quoi.



Les esgourdes décrassées, on se dirige vers la scène ATP en passant devant les Buzzcocks qui jouent leurs classiques ("Boooredom, boooredoooom !").
Pas le temps de s'attarder, Grizzly Bear s'est installé après le passage de Battles, bêtement programmé en même temps que Sonic Youth.
Les 4 jeunes américains sont installés en ligne, batterie minimaliste sur le côté. Petite surprise : aucune guitare acoustique en vue, le concert sera plus electrique que sur album.
Pourtant rien ne sera sacrifié à la beauté des morceaux : tout le monde chante dans le groupe, entremêlant les mélodies, allant de crescendo en crescendo, progressions rythmiques alambiquées et ce batteur qui en fait du raffut sans grosse caisse !
Le devant de la scène est loin d'être blindé de monde mais on repère deux gars petits gars en train de danser comme des fous sur un côté de la scène. Même les touristes ricains discutant et se prenant en photo à côté de nous, n'arriverons pas à troubler cet état de grâce.
C'est le dernier morceau, les deux petits gars sont invités à rejoindre le groupe pour danser et jouer du tambourin. L'un des deux n'est autre que Zach Condon de Beirut et force est de constater qu'il est franchement saoul (comme la veille !), incapable de suivre le rythme avec son tambourin (ce qui lui vaudra des regards desespérés du guitariste !).
Bref tout cela fini dans la bonne humeur et on ressort définitivement conquis par le quartet.



On reste sur place pour assister au retour de Mùm. Les islandais ont remplacé leur chanteuse à la voix de petite fille par deux blondes à la voix quelconque comme les nouveaux morceaux qui sonnent bien creux, plus rythmés qu'auparavant mais franchement insipides (j'ai même du mal à me souvenir de leurs morceaux)...
Mouais, au bout de 3-4 morceaux, on se décide à aller voir la hype Klaxons.
De loin, on commence à entendre le groupe démarrant son set sur d'étranges rythmes tribaux, bizarre. En se rapprochant, on remarque que le batteur est sur le devant de la scène et que sa cymbale crash est à 2 mètres du sol, mais mais mais c'est BATTLES !!!
Les américains post-electro-math-core ont changé de scène et d'horaire pour remplacer Klaxons, annulé au dernier moment.
Excellente nouvelle, car l'envie de les revoir avec les morceaux du nouvel album était très grande.

Et je ne serais pas déçu, car le show sera excellent avec ce batteur plus impressionnant que jamais (quelle brute ! c'est lui la star du groupe).
Ca groove sur des mélodies mutantes, le public est enthousiaste bien que surpris ("c'est pas Klaxons ?"). C'est puissant, carré sans être lisse et dépourvu d'âme.
Sous les effets, on arrive à distinguer la vraie voix de Tyondai Braxton, on assiste à la fabrication de ces strates de sons empilés, tout ce qu'on voit sent le pur live, la performance ET la substance.
Parfait pour terminer ce festival ! On se revoit l'année prochaine Barcelona !




Photos de rafoto, elchicodelaleche, CommonPeopleMusic.com, benedicte desrus, billou57, saizod, jatras, keithlerego