samedi 16 juin 2007

PRIMAVERA SOUND 2007

Nous voilà donc de retour à Barcelone un an après ces fameux concerts de Shellac, Why?, Gang Gang Dance et autres.
Cette édition 2007 s'annonce bien remplie, tellement d'ailleurs qu'on aura du mal à faire des découvertes : trop de choses à voir (120 groupes !) en seulement 3 jours.
Mais entrons dans le vif du sujet :

JEUDI

































Le soleil espagnol est au rendez-vous et il fait encore chaud quand Herman Düne arrive sur la grande scène pour donner le coup d'envoi de cette journée à 19h.
Première surprise, le groupe est en formation serrée guitare-basse-batterie, pas de choeurs, ni de cuivres comme sur la tournée précédente.
Le bassiste est un nouveau venu et en y regardant de plus près on reconnait Ben des excellents Cyann & Ben que l'on avait accueillis à Niort l'automne dernier. Le set est idéal pour commencer tranquillement le festival : relax et ensoleillé avec un David-Ivar assez communicatif avec le public.

On en profite ensuite pour faire le tour du site et ses 6 scènes picorant des petits bouts des concerts d'Alexander Tucker, Elvis Perkins et Melvins : rien de bien passionnant.

Arrive la nuit et le premier gros morceau du festival : Slint.

Le groupe mythique inventeur du slowcore est invité à jouer son album Spiderland en intégralité. Le son est parfait, les musiciens concentrés (ils ne bougeront d'ailleurs pas de tout le concert) et l'essentiel est là : les chansons sont restituées extrèmement fidèlement (vous vous souvenez des 20 dernières secondes de "Don, Aman" ? Mais si : cette guitare surgissant et disparaissant sans connexion apparente avec le morceau ? Eh bien ils le jouent aussi sur scène !) avec ce supplément qu'apporte le live (volume sonore, lumières et... suspense). Le paroxysme sera atteint avec le fameux Good Morning Captain dont l'explosion finale fera courir un frisson le long de ma colonne vertébrale jusqu'à dresser les poils de ma tête ! Ils reviendront au rappel jouer un nouveau morceau (eh oui) rappelant plus le premier album avec le côté rythmique en avant.


On file ensuite se remplir le ventre de bouffe infame et de bière espagnole devant le grand retour des Smashing Pumpkins ou ce qu'il en reste.
Si Billy Corgan et le batteur Jimmy Chamberlin sont toujours là, le reste du groupe est entièrement nouveau. Tous vêtus de toges blanches absolument ri-di-cules, ils executent leur best-of mélangé à de nouveaux morceaux qui ne sonnent pas franchement nouveaux. Le tout avec un son bien dégueulasse à base de guitares sur-aigues.

Courage fuyons... vers la scène la plus éloignée que se partagent Fennesz et Mike Patton. Ce que l'on peut imaginer en voyant ces deux noms sur le papier est exactement ce que cela donne au final : les nappes ambient/shoegaze de Fennesz (guitare et ordi) contre le terrorisme vocal de Patton (un micro, des effets et un ampli). Cela donne parfois quelques réussites mais la plupart du temps on a l'impression que chacun joue dans son coin, les deux musiciens ne se regardant même pas. Un exercice de style un peu vain.



















Il est 1h, on se dirige vers la scène "dance" où Fujiya & Miyagi démarrent leur set. Sur scène rien à voir, si ce n'est 3 anglais se dodelinant mollement sur leurs instruments (clavier, guitare, basse), déroulant leurs morceaux funky paresseux entrecoupés parfois de morceaux motorik à la Neu. Ici contrairement à Slint, le fait de jouer exactement comme sur l'album les dessert. Leur prestation manque un peu d'âme, d'émotion et ils sont incapables de transmettre quoique ce soit au public. On se met même à être agacé par la voix blanche du chanteur, poussée à l'extrême dans son sussurrement forcé. Bref de la bonne musique pour cocktails mais jouée trop fort pour qu'on s'entende discuter.

Toujours sur la scène qui groove, la hype Justice (nouveaux Daft Punk ?) vient de s'intaller au sommet d'un mur d'amplis Marshall où trone la croix piquée à l'église du coin. Le set est ultra efficace avec ces sons acid passés à la disto, on prend plaisir à se dandiner et à beugler "Weee-aaare-your-friends !" comme tout le monde. Excellente surprise.















L'américain Girl Talk prend la suite, n'hésitant pas à donner de sa personne : vas-y que je me secoue dans tous les sens, que je balance mes fringues au public tout en trouvant le temps de dérouler un mix bootleg entre vocaux rap, tubes indie rock et r'n'b ultra carré.
Il finira sur une version ultra bourrine du "Scentless apprentice" de Nirvana à surfer sur la foule en beuglant dans son micro. Chouette !





5h du matin et le premier métro approche, on décide d'aller trouver un repos bien mérité, demain on attaque la grosse journée.


Oh j'allais oublier : les White Stripes jouent devant un joli rideau rouge...

A suivre...







photos de cosmicneman, bakameh, Eolrin, lelaina, elchicodelaleche.