lundi 18 juin 2007

PRIMAVERA SOUND 2007 (suite)



VENDREDI

Après une courte nuit et un après-midi passé dans les magasins de disques barcelonais (un traquenard si vous aimez le vinyle, prévoyez beaucoup de temps et d'argent !), nous revoilà au Forum pour LA grosse journée. Impossible de tout voir, plusieurs groupes se chevauchant, il va donc falloir faire des choix.

18h, on commence en douceur avec Portastatic, le groupe de Mac McCaughan le leader de Superchunk et boss du label Merge (Arcade Fire, Spoon etc...).Cela fait plaisir de revoir Mac sur une scène (ah ce concert à Angers avec Seam en première partie...) de surcroit avec Jim Wilbur (l'autre guitariste de Superchunk) ici à la basse.



Les chansons pop de Portastatic rappellent fortement celles de son ancien groupe débarrassées de la distortion et avec une touche folk en plus. Sympa mais on ne peut s'empêcher de préférer quand les choses s'énervent un peu vers la fin du set.

On file ensuite voir The Rakes sur la grande scène. De tous les groupes anglais issus de la mouvance Bloc Party et cie, ce sont ceux que j'ai toujours trouvé les plus sympathiques avec leurs chansons courtes, efficaces, sans prétention.


Le gros son est de sortie et malgré la voix approximative du chanteur, on dodeline gentiment de la tête. Malheureusement, Black Mountain se prépare sur la scène ATP et on file vite fait après 5-6 chansons parce que faut pas déconner, ya des priorités dans la vie.

On va donc pouvoir vérifier si le rock psyché de Black Mountain est aussi bon sur scène que sur disque. Visuellement, on dirait le Jefferson Airplane de 1967, les chevelus sont de retour ! Leur son live accentue le côté rock de leur musique et l'impression d'eclectisme du disque est un peu effacée. Le set se partage entre vieux morceaux et nouvelles compos qui confirment la tendance heavy rock'n'roll qu'ils semblent suivre.


Le tout est quand même bien carré, la voix de Stephen McBean se fait encore plus paresseuse tandis que celle de la toute jeune chanteuse Amber Webber se révèle absolument magnifique.
Le concert semble finir en queue de poisson avec un problème d'ampli guitare, les musiciens quittent la scène...
Après plus de 5 minutes de suspense (et les 3/4 du public parti), ils reviennent pour un "Don't run our hearts around" d'anthologie qui nous collera un sourire ébahi sur les lèvres.

Direction Blonde Redhead qui nous efface vite fait ce sourire et me met carrément en colère : comment un groupe jadis aussi bon sur scène, peut-il être aussi fade aujourd'hui ?
L'impression laissée lors de leur concert écourté par la pluie à la Route du Rock 2004 se confirme ici.

Morceaux joués en quasi playback (mis à part la batterie, une guitare et une partie du chant, tout est sur bandes), sans passion, le summum étant atteint lorsque l'on entend 2 Kazu chanter en même temps !
Foutage de gueule... C'est le dernier album (pourtant bon selon moi) avec un son pourri qui défile devant nous.
Un semblant de passion revient lorsque le groupe abandonne les bandes et joue "pour de vrai" quelques rares vieux morceaux.
En tout cas, à moins qu'ils ne se décident à prendre des musiciens complémentaires pour le live, fini les concerts de Blonde Redhead pour moi à l'avenir...

En voilà un au moins qui ne se prend pas la tête, Mark E. Smith et The Fall viennent de débarquer sur la grande scène et c'est parti pour une heure sans concessions.


Musique ultra répétitive et péchue, le groupe déroule le dernier album en intégralité, Smith arpentant la scène, crachant sa bile d'alcoolique, ne décrochant pas un mot entre les chansons et s'imposant comme LE boss (il faut le voir aller régler l'ampli de son guitariste en plein morceau). Fall Sound ! Punk.

La nuit tombe et la première erreur de casting survient avec Beirut programmé sur la deuxième grande scène.


Le groupe entièrement acoustique (trompettes, ukuleles, mandoline, violons, batterie) perd totalement de sa puissance présumée sur cette scène immense et surtout sous amplifiée.
Pourtant, ils ont l'air d'assurer et de s'amuser follement avec un Zach Condon passablement bourré (c'est lui qui le dira... en français !).
Mais à la distance où l'on se trouve, impossible d'en profiter pleinement et on repart avec un sentiment de frustration : à revoir d'urgence dans une petite salle !

On a un peu de temps avant Modest Mouse donc on passe voir Maxïmo Park et leur pop anglaise catchy à souhait. Le chanteur a des problèmes de justesse qu'il compense par une hyper activité scénique.
Déjà vus auparavant, ils ont toujours l'air aussi bons sur scène envoyant leurs chansons deux fois plus vite que sur disque.

On se dirige donc vers la petite scène ATP où Modest Mouse commence son set. Deuxième erreur de casting, le groupe est en train de devenir énormément populaire (album en tête des charts aux States) et le site assez étroit est donc blindé de monde (Un échange de scène Beirut/Modest Mouse aurait été judicieux mais bon...).



Les américains et leur guitariste anglais Johnny Marr (The Smiths !) déroulent un set impeccable bien qu'un brin mollasson centré sur le dernier album. Tout le monde danse gentiment, les joints tournent autour de nous, ambiance college rock US...
Là aussi, on attendra un passage dans une salle plus adaptée pour se prononcer définitivement.

Une fois de plus, on a quelques minutes pour choper un bout du concert de Girls Against Boys et surprise, on a du mal à reconnaitre le groupe.
C'est qui ces deux bassistes à la place d'Eli Janney et Johnny Temple ? Renseignements pris, l'un des deux n'est autre que John Schmersal (Brainiac, Enon).
Point de vue charisme et jeu de scène : circulez ya plus rien à voir (un comble) ! Reste le félin Scott McCloud et l'impressionant batteur Alexis Fleisig.


Les morceaux joués sont ceux des albums "Venus Luxure N°1 Baby" et "Cruise Yourself" soit leurs deux gros classiques noisy des 90's.
Dommage que le son soit si crade et les bassistes si fades. Ca sent la reformation pour la thune à plein nez !

On ne s'attarde pas et on retourne vers la scène ATP où Low prend place et livre un superbe concert (comment faire autrement ?).
Les boites à rythmes du dernier album sont remisées au placard et les chansons réarrangées autour de la formation classique guitare, basse, batterie minimale.
Sparhawk n'est pas un grand bavard mais il ne manque pas d'humour, ainsi pour introduire leur morceau rock "Canada" : "Profitez-en pour bouger, c'est le mieux qu'on puisse faire ! J'ai peur que la suite soit beaucoup moins dansante !".



En effet, on ne dansera pas beaucoup mais les voix d'Alan Sparhawk et Mimi Parker sont touchantes et on se prend à fermer les yeux plusieurs fois pour ne se concentrer que sur le son... magique.
"Murderer" nous tirerait presque des larmes si on était pas un gros poilu imbibé de bière espagnole.

Dernier dilemne de la soirée : on assiste aux deux premiers morceaux des américains Built To Spill avant de se décider à aller réveiller ses pieds sur le dancefloor de Hot Chip.
Les anglais qui ont érigés leur côté nerd/ringard en style de vie (quel mauvais goût pour les fringues !) nous embarquent pour un concert qui frise l'excellence.



Tout est joué en live comme à l'époque des premiers concerts de Depeche Mode et chacun a un rôle bien défini dans le groupe. Un chargé de la boite à rythmes, un autre des nappes de basse, un autre à la guitare et les autres aux mélodies synthétiques. le concert oscille entre morceaux des deux premiers albums (avec les tubes "Boy From School" et l'énorme "Over and Over" dans une version dantesque !) et nouveaux morceaux à la hauteur des vieux.
Un concert pop merveilleux de simplicité et une ovation méritée...

Tout émoustillés, on se dirige vers la scène electro où Diplo démarre son set super eclectique et festif, qu'on aurait juste préféré centré sur ses travaux baile funk. La touche brésilienne étant totalement absente, dommage.

On regagne le métro bien crevés comme il faut, vite au dodo ya encore du beau monde à voir demain !


photos de benedicte desrus, henrikki1, Nagyhajubanya, CommonPeopleMusic.com, elchicodelaleche

samedi 16 juin 2007

PRIMAVERA SOUND 2007

Nous voilà donc de retour à Barcelone un an après ces fameux concerts de Shellac, Why?, Gang Gang Dance et autres.
Cette édition 2007 s'annonce bien remplie, tellement d'ailleurs qu'on aura du mal à faire des découvertes : trop de choses à voir (120 groupes !) en seulement 3 jours.
Mais entrons dans le vif du sujet :

JEUDI

































Le soleil espagnol est au rendez-vous et il fait encore chaud quand Herman Düne arrive sur la grande scène pour donner le coup d'envoi de cette journée à 19h.
Première surprise, le groupe est en formation serrée guitare-basse-batterie, pas de choeurs, ni de cuivres comme sur la tournée précédente.
Le bassiste est un nouveau venu et en y regardant de plus près on reconnait Ben des excellents Cyann & Ben que l'on avait accueillis à Niort l'automne dernier. Le set est idéal pour commencer tranquillement le festival : relax et ensoleillé avec un David-Ivar assez communicatif avec le public.

On en profite ensuite pour faire le tour du site et ses 6 scènes picorant des petits bouts des concerts d'Alexander Tucker, Elvis Perkins et Melvins : rien de bien passionnant.

Arrive la nuit et le premier gros morceau du festival : Slint.

Le groupe mythique inventeur du slowcore est invité à jouer son album Spiderland en intégralité. Le son est parfait, les musiciens concentrés (ils ne bougeront d'ailleurs pas de tout le concert) et l'essentiel est là : les chansons sont restituées extrèmement fidèlement (vous vous souvenez des 20 dernières secondes de "Don, Aman" ? Mais si : cette guitare surgissant et disparaissant sans connexion apparente avec le morceau ? Eh bien ils le jouent aussi sur scène !) avec ce supplément qu'apporte le live (volume sonore, lumières et... suspense). Le paroxysme sera atteint avec le fameux Good Morning Captain dont l'explosion finale fera courir un frisson le long de ma colonne vertébrale jusqu'à dresser les poils de ma tête ! Ils reviendront au rappel jouer un nouveau morceau (eh oui) rappelant plus le premier album avec le côté rythmique en avant.


On file ensuite se remplir le ventre de bouffe infame et de bière espagnole devant le grand retour des Smashing Pumpkins ou ce qu'il en reste.
Si Billy Corgan et le batteur Jimmy Chamberlin sont toujours là, le reste du groupe est entièrement nouveau. Tous vêtus de toges blanches absolument ri-di-cules, ils executent leur best-of mélangé à de nouveaux morceaux qui ne sonnent pas franchement nouveaux. Le tout avec un son bien dégueulasse à base de guitares sur-aigues.

Courage fuyons... vers la scène la plus éloignée que se partagent Fennesz et Mike Patton. Ce que l'on peut imaginer en voyant ces deux noms sur le papier est exactement ce que cela donne au final : les nappes ambient/shoegaze de Fennesz (guitare et ordi) contre le terrorisme vocal de Patton (un micro, des effets et un ampli). Cela donne parfois quelques réussites mais la plupart du temps on a l'impression que chacun joue dans son coin, les deux musiciens ne se regardant même pas. Un exercice de style un peu vain.



















Il est 1h, on se dirige vers la scène "dance" où Fujiya & Miyagi démarrent leur set. Sur scène rien à voir, si ce n'est 3 anglais se dodelinant mollement sur leurs instruments (clavier, guitare, basse), déroulant leurs morceaux funky paresseux entrecoupés parfois de morceaux motorik à la Neu. Ici contrairement à Slint, le fait de jouer exactement comme sur l'album les dessert. Leur prestation manque un peu d'âme, d'émotion et ils sont incapables de transmettre quoique ce soit au public. On se met même à être agacé par la voix blanche du chanteur, poussée à l'extrême dans son sussurrement forcé. Bref de la bonne musique pour cocktails mais jouée trop fort pour qu'on s'entende discuter.

Toujours sur la scène qui groove, la hype Justice (nouveaux Daft Punk ?) vient de s'intaller au sommet d'un mur d'amplis Marshall où trone la croix piquée à l'église du coin. Le set est ultra efficace avec ces sons acid passés à la disto, on prend plaisir à se dandiner et à beugler "Weee-aaare-your-friends !" comme tout le monde. Excellente surprise.















L'américain Girl Talk prend la suite, n'hésitant pas à donner de sa personne : vas-y que je me secoue dans tous les sens, que je balance mes fringues au public tout en trouvant le temps de dérouler un mix bootleg entre vocaux rap, tubes indie rock et r'n'b ultra carré.
Il finira sur une version ultra bourrine du "Scentless apprentice" de Nirvana à surfer sur la foule en beuglant dans son micro. Chouette !





5h du matin et le premier métro approche, on décide d'aller trouver un repos bien mérité, demain on attaque la grosse journée.


Oh j'allais oublier : les White Stripes jouent devant un joli rideau rouge...

A suivre...







photos de cosmicneman, bakameh, Eolrin, lelaina, elchicodelaleche.

vendredi 15 juin 2007

VON SÜDENFELD

Ou la rencontre inattendue entre le duo electro allemand Mouse on Mars et le leader du groupe post punk The Fall pour un album de techno assez basique mais jouissif.
Mark E. Smith est vraiment le branleur ultime.

Fledernaus can't get it (extrait de "Tromatic Reflexxions" - Domino Records)


Ce clip a couté 4 perruques.

MAPS

Voici un petit groupe centré autour de la personnalité de l'anglais James Chapman.
Leur album "We can create" regorge de pop songs sous influence My Bloody Valentine voire The Notwist. Rien de fondamentalement original, mais les mélodies sont suffisamment fortes pour que j'y revienne régulièrement. C'est sorti chez Mute.

Don't Fear


It will find you

Claudine Longet, Liars et Trans AM

Aujourd'hui c'est n'importe quoi, Claudine Longet d'abord, extrait du cultissime film de 1969 "THE PARTY" de Blake Edwards avec l'excellent Peter Sellers. Pourquoi Claudine Longet ? Parce que je suis content d'avoir enfin trouvé une reedition de son album 'colors' avec sa reprise de LET IT BE ME, et ça, ce sera la classe sur des cocktails cet été !



à suivre enregistrement live LIARS, en esperant pouvoir assister à leur concert parisien du 29 juin prochain.



et enfin Trans Am,

vendredi 8 juin 2007

MICAH P HINSON

Puisque personne ne me contredit sur la folk, j'en remet une couche avec l'etonnant Micah P Hinson ( à ne pas confondre avec l'insupportable Mika) qui a sorti en 2006 son deuxieme album sur le label Sketchbook ( Distr. La Baleine) pour l'Europe (Sketchbook heberge aussi 2 disques de Daniel Johnston), et Jadetree pour les amériques ...
A 26 ans seulement, ce type a dejà beaucoup de vecu derrière lui, une déchéance provoquée par une deception amoureuse, banqueroute, alcool, homeless, dope, prison, et il n'a que 26 ans, mais le plus etonnant est sa voix, sans avoir vu son visage, on pourrait croire à vieux cow boy d'une cinquantaine d'années avec sa voix grave, rauque, sombre, manifestement blessée, probablement bouffée par le bourbon, mais non juste 26 ans le gars !
Ok la voix ça fait pas tout, mais lorsqu'elle est porté par des compositions et des arrangements comme ça, ça en devient sublime, on pense aux Sparkelhorse, à Nick Drake, à Smog, c'est superbe, mon Top 10 de 2007 s'étoffe rapidement ces jours ci ... Merci Ben et Adel ...

Yar of blonde girls, de Jeff Buckley par Micah P Hinson :


Beneath The rose ( Extrait de l'album "Micah P Hinson And The Gospel Of Progress" sorti en 2004):

THE HEALTHY BOY

Bon on est encore en rodage, tout n'est pas parfait, mais on va s'appliquer pour les prochaines sessions ... Dans la mesure du possible, nous allons filmer certains concerts que nous organisons, pour en mettre quelques extraits sur le blog.
Voici donc THE HEALTHY BOY, enregistré lors de son concert au Bistrot de l'Eclusier à Niort le 1er juin dernier.
http://www.myspace.com/thehealthyboy

jeudi 7 juin 2007

THEE STRANDED HORSE

Un disque qui sera probablement dans mon top 10 de l'année, je l'écoute en boucle, surtout le matin, au reveil, justement pour être sûr de ne pas me reveiller trop vite ... CHURNING STRIDES de THEE STRANDED HORSE ( que nous recevrons en concert samedi 9 juin à Niort).
Thee Stranded Horse, c'est Encre ( Yann Tambour), qui se retrouva obsédé par la Kora ( Harpe-chevalet mandingue -Afrique de l'Ouest-) le soir d'un concert de Yakhouba Sissokho.
C’est décidé, il lui faudra une kora, d'autant plus que le taxi qui le rammenera passe Toumani Diabaté à travers les enceintes, il lui faudra une Kora, quitte à faire un aller/retour en Allemagne pour se la procurer. Il se passionne pour cette vingtaine de cordes et, en deux ans, se l’approprie et l’adapte à son doigté de guitariste.
Entre ballades folk et blues en fingerpicking, le disque installe un univers envoûtant, lumineux, rempli de poésie, de respirations, de silences, avec en plus une reprise hommage de Marc Bolan.
L'univers d'un cheval échoué entre le delta du mississipi et le fleuve Niger.

dimanche 3 juin 2007

A-FRAMES

Voici un trio de Seattle (composé notamment d'ex Butthole Surfers, Cows et Scratch Acid) signé chez Sub-Pop que j'affectionne particulièrement. Entre post-punk et no-wave, ils évoluent dans un univers minimaliste, froid et déjanté mais aussi touchant de part sa simplicité.
Le morceau "Memoranda" en extrait ci-dessous est tiré de leur dernier album "Black Forest" (la vidéo est produite et réalisée par Monty Buckles).

TOE

Toe est un groupe japonais qui fait un post-rock sans prétention mais ô combien classieux.
Des guitares très inspirées et un batteur vraiment impressionnant, qui maîtrise son sujet sur le bout des doigts.
Cette vidéo est un extrait du dvd "RGBDVD" sorti sur Machupicchu.



http://www.toe.st/